L’Univers est né d’un cataclysme originel appelé Big Bang,
il y a 15 milliards d’années. C’est du moins la théorie la plus couramment admise.
Cette hypothèse énoncée pour la première fois par l’Abbé Lemaître dans les années
20 fut reprise par Gamow à la fin des années 40. La découverte fortuite du rayonnement
fossile à 3 K en 1965 a apporté un fort soutien à cette hypothèse.
A l'origine, l'Univers est extraordinairement dense, chaud et
empli uniquement d'energie. Retraçons la chronologie des différentes phases
qui en ont fait ce que nous connaissons aujourd'hui. Avant 10-43 s,
la physique est incapable de dire ce qu’il s’est passé. Tenter d’imaginer l’Univers
avant cette date n’est donc que pure conjecture. C’est pour cela que les scientifiques
parlent d’émergence plutôt que de naissance, car on ne peut savoir ce
qui existait auparavant, ni même l’imaginer.
Au début, les phases s’enchaînent à toute vitesse. A mesure que
le temps passe, l’Univers se dilate et sa température diminue. Les quatre
forces fondamentales (gravité, force électromagnétique, forces nucléaires
forte et faible), qui étaient jadis une seule et même force, se séparent. Au
bout de 10-32 s (soit un cent millième de milliardième de milliardième
de milliardième de seconde), l’Univers passe par une phase de dilatation
extraordinaire. Durant ce très petit laps de temps, il gonfle d’un facteur
1043 (soit dix millions de milliards de milliards de milliards de
milliards de fois ! ). Enfin, la dilatation se calme. Au bout d’un dix
millième de seconde, les particules lourdes apparaissent (protons, neutrons,
etc.), puis vient, une seconde plus tard, le tour des particules légères (électrons,
neutrinos, etc.). L’Univers est encore à une température d’un milliard de Kelvin.
L’Univers est alors composé de particules et d’antiparticules
(ce sont des particules identiques à la matière mais ayant une charge électrique
opposée). Or, matière et antimatière ne peuvent cohabiter : dès qu’elles
sont misent en contact l’une de l’autre, elles s’annihilent en émettant des
particules et des antiparticules. Jusqu'au moment où la température est trop
faible pour donner naissance à autre chose que des photons. La matière est
en léger excès et une fois toutes les désintégrations particules-antiparticules
survenues, il ne reste plus que la matière normale qui constitue l’Univers que
nous connaissons encore aujourd'hui.
Au bout de trois minutes, l’Univers est devenu suffisamment froid
pour que les premiers noyaux atomiques se forment et survivent. La quasi-totalité
(99 %) de la matière qui emplit notre Univers actuel se forme à ce moment-là.
Il faut encore se montrer patient et attendre un million d’années
avant que les atomes proprement dits (entourés d’un nuage d’électron) apparaissent,
profitant de la baisse de température : celle-ci n’est plus que de 10 000
K. L’Univers devient alors transparent : les photons peuvent aisément
se déplacer sans être sans cesse absorbés et ré-émis par les atomes.
A partir des très faibles hétérogénéités de l’Univers
primordial, de vastes zones un peu plus denses se forment : ce sont les
embryons des galaxies dans lesquelles des étoiles vont patiemment naître.
Il reste encore à déterminer l’avenir de l’Univers : va-t-il croître,
se stabiliser ou se contracter à nouveau ? Même s’il est encore trop tôt pour
en avoir la certitude, il semble qu’il soit en phase de stabilisation.