La Lune tourne autour de la Terre et c’est tant mieux :
cela nous permet d’assister de temps à autre à des éclipses de Lune ou de
Soleil. La différence principale entre ces deux phénomènes est leur
visibilité : une éclipse de Lune est visible de tous les points de la Terre
à partir du moment où l’on peut voir la Lune, alors qu’une éclipse de Soleil ne
s’observe qu’à partir d’un des points de la bande de totalité. Etudions plus en
détail chacun de ces phénomènes.
L’éclipse de Lune se produit lorsque la Terre
s’interpose entre la Lune et le Soleil. Si les trois astres sont
parfaitement alignés, la Terre fait de l’ombre à la Lune qui disparaît pour
quelques heures. Il arrive parfois que la Lune ne soit pas dans l’axe
exact : l’ombre de la Terre ne mord alors que partiellement son satellite.
C’est une éclipse partielle par l’ombre. Enfin, le dernier cas de figure,
quand la Lune est encore plus décalée par rapport à l’axe, est celui où seule la
pénombre voile la Lune : il s’agit d’une éclipse par la
pénombre.
En plongeant lentement dans l’ombre de la Terre, la Lune prend
une couleur rouge-orangée. Lorsqu’elle est totalement oblitérée, sa
luminosité est faible mais aisément visible à l’œil nu. De ce fait, les étoiles
faibles au voisinage de la Lune réapparaissent clairement, alors qu’elles se
confondaient dans le ciel trop lumineux d’avant la totalité.
L’éclipse de Soleil se produit lorsque la Lune
s’interpose entre le Soleil et la Terre. L’ombre de la Lune se projette
alors sur la Terre pour former ce que l’on appelle la bande de totalité.
Les éclipses de Soleil durent quelques heures, mais la totalité rarement plus de
7 minutes. Lorsque la Lune est trop loin de la Terre, son diamètre devient trop
petit pour masquer entièrement le disque du Soleil : c’est une éclipse
annulaire. Hors de la bande de totalité, qui peut parfois ne pas toucher la
surface de la Terre, les observateurs assistent à une éclipse de Soleil
partielle.
A mesure que le disque lunaire sombre envahit le disque
solaire, la luminosité se fait moins grande. Les astres brillants (Vénus,
Mercure, etc.) apparaissent alors peu à peu. Au début de la totalité, une
obscurité plus ou moins profonde s’installe et l’on peut assister au magnifique
spectacle de la couronne solaire grisâtre avec, à sa base, quelques
protubérances d’un rouge éclatant.
Les éclipses sont rares, de 2 à 7 par an, avec une moyenne
annuelle de 2 à 3 éclipses de Soleil et 1 à 3 de Lune. Il existe un cycle de
18,6 années (appelé Saros) au bout duquel les mêmes éclipses se
reproduisent. Elles ne se reproduisent cependant pas à la même heure terrestre,
et les observateurs ont ainsi des chances de voir des éclipses qui étaient
invisibles depuis chez eux 18,6 ans auparavant.
Une éclipse de Soleil est dangereuse durant la phase de
partialité pour un œil non protégé. Des filtres spéciaux permettent alors
d’observer le Soleil en toute sécurité. Par contre, la totalité ne présente
aucun danger, même vue à travers des jumelles ou un télescope. Quant aux
éclipses de Lune, elles vous font uniquement courir le risque… d’attraper un
rhume.