C’est le Dieu des Dieux ! Sans le
savoir, les anciens avaient baptisé cet astre à juste titre : Jupiter est
bien la plus grosse des planètes du système solaire, puisqu’elle est 10 fois
plus grosse que la Terre ! Avec son énigmatique tache rouge et ses quatre
gros satellites, Jupiter a de quoi attirer les astronomes curieux.
Le télescope spatial Hubble rend bien compte de l'aspect de Jupiter : une planète légèrement plus
large que haute, recouverte de bandes atmosphériques tourmentées de nombreux cyclones.
Crédit : HST, NASA.
Située à 5 fois la distance Terre-Soleil, c’est la première des
planètes gazeuses, c’est-à-dire qu’elle est constituée en majorité de gaz :
90 % d’hydrogène et 10 % d’hélium. On trouve aussi de très faibles pourcentages
d’autres molécules : eau, méthane, ammoniaque, éthylène, etc.
L’atmosphère de Jupiter est très perturbée. La sonde Galileo a
mesuré des vents soufflant à plus de 600 km/h ! Pour qu’elle soit perturbée
à ce point, il faut une importante source d’énergie que le Soleil seul ne peut
apporter. Il faut donc chercher son origine dans le cœur de la planète.
Les 22 et 23 octobre 2000, la sonde Galileo a réalisé cette série de 9 images représentant une rotation
complète de la géante gazeuse.
Crédit : Galileo, NASA.
Jupiter tourne très vite pour sa taille : en 9h50mn, elle
a fait un tour sur elle-même. Sa rotation est si rapide que la planète est
aplatie : son diamètre polaire est inférieur d’environ 6 % à son
diamètre équatorial. Ainsi, au cours d’une nuit d’hiver, les astronomes peuvent
observer une rotation complète de l’astre géant. A travers un télescope, on voit
aisément une série de bandes parallèles, de couleur et de luminosité différente
et, à l’intérieur de chacune d’elles, des petits tourbillons. On peut surtout
apercevoir une grande tache rouge, vaste cyclone observé depuis plus de 300 ans.
Cette tache est effectivement de grande taille puisqu’elle mesure
25 000 km de long pour 12 000 km de large. On pourrait
facilement y glisser la Terre ! Mais ce cyclone disparaîtra un jour. Notons
par ailleurs que cette tache n’est pas toujours rouge mais parfois jaune,
blanche ou grise. Elle peut même ne plus être visible durant quelques temps.
La grande tache rouge est observée depuis plus de 300 ans. C'est un cyclone plus grand que la Terre
dans lequel les vents soufflent à 400 km/h.
Crédit : Voyager 1, NASA.
Les couleurs observées sur Jupiter sont dues aux molécules des
couches supérieures de l’atmosphère. Selon leur nature chimique, leurs
associations et leur température, les couleurs changent, nous offrant ainsi la
palette de teintes qu’exhibe la géante gazeuse.
Les nuages de Jupiter sont teintés d'une infinité de nuances. Ces sont les éléments chimiques et
leur température qui déterminent la couleur.
Crédit : Galileo, NASA.
A mesure que l’on s’enfonce dans Jupiter, la température et la
pression augmentent. De –150°C et 0,1 fois la pression de l’atmosphère terrestre
en surface, elle atteint 20 000° C et 100 millions de fois la pression
de l’atmosphère terrestre. Ainsi, à cause de la forte pression, l’hydrogène est
liquide. Près du centre de la planète, il est dans une phase dite métallique
liquide (une sorte de soupe d’électrons et de protons, les constituants des
atomes d’hydrogène). Ce type de phase jouit d’une bonne conductivité
électrique : cet hydrogène est à l’origine du puissant champ magnétique
jovien. Les astronomes soupçonnent Jupiter de cacher en son cœur un noyau
rocheux de 10 à 15 fois la masse de la Terre.
Le puissant champ magnétique jovien engendré par le coeur de la planète capture les particules
du vent solaire et les précipite vers les pôles : de vastes aurores polaires s'allument alors.
Crédit : Galileo, NASA.
Notons la présence d’un fin anneau qui ceinture Jupiter. Il a
été mis en évidence sur des images prises en contre-jour par la sonde Voyager 1.
Cette image des fins anneaux de Jupiter a été prise lorsque la sonde Galileo était dans l'ombre
de la planète. C'est le seul moyen de ne pas être ébloui par la luminosité de Jupiter.
La haute atmosphère de Jupiter est visible.
Crédit : Galileo, NASA.
Le Roi des planètes promène avec lui sa cour :
40 satellites,
dont quatre gros. Ces derniers sont assez facilement visibles à travers une paire de jumelles.
Voici les 4 plus gros satellites de Jupiter. De gauche à droite et de haut en bas, ce sont Io, Europe,
Ganymède et Callisto.
Crédit : Galileo, NASA.
Soleil|Mercure|Vénus|Terre|Mars| Jupiter |Saturne|Uranus|Neptune|Pluton
Astéroïdes|Comètes